Le travail d’Alexandre Doulut est exceptionnel. D’abord parce qu’il s’inscrit dans le sillage des recherches menées par la Commission Mattéoli visant à recenser et indemniser les familles spoliées. Ensuite parce qu’il place le Lot-et-Garonne dans le cercle fermé des départements ayants osé aborder la question et poursuivre leur quête de vérité. Celle-ci surprend : il y a bien eu volonté de la part de Vichy » d’éliminer de l’économie toute influence juive « , mais en l’absence d’un représentant local du CGQJ (Commissariat général aux questions juives) ayant en charge » l’aryanisation « , c’est la principale chambre consulaire du département qui liste à sa place les magasins, entreprises et propriétés juives. C’est elle qui propose, voire impose des administrateurs provisoires qui, souvent mus par l’appât du gain, procèdent par exemple à la liquidation publique des effets personnels des juifs raflés en août 1942 à Casseneuil. Et ce, sans se soucier des spoliés auxquels les tribunaux de l’après-guerre rendront bien peu justice.
La spoliation des biens juifs
Auteur-s : Alexandre Doulut
Éditeur-s : Editions d'Albret
Paru en : Juin 2005
Nombre de pages : 165 pages
ISBN : 2913055109