En 1978, lors de la publication du Mémorial de la déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld avait identifié 2 500 rescapés. En 2015, Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau publiaient les noms de 3 359 personnes dans l’ouvrage 1945. Les rescapés juifs d’Auschwitz témoignent (éditions Après l’oubli / FFDJF). Mais les noms de nombreux rescapés manquaient encore. Certains d’entre eux étaient restés inconnus parce qu’ils avaient succombé peu de temps après la libération des camps, dans des sanatoriums, dans des hôpitaux ou chez eux ; d’autres étaient morts dans les années 1946-1947, sans avoir eu le temps de laisser des traces administratives qui représentent autant de sources pour les chercheurs aujourd’hui ; d’autres, réfugiés de Belgique, de Hollande, d’Allemagne, d’Autriche ou de Pologne, étaient rentrés chez eux après leur rapatriement sans passer par la France ; d’autres encore avaient préféré émigrer en Palestine, aux USA, en Australie ou ailleurs. Parmi ceux qui étaient restés en France, certains s’étaient tenus à l’écart de toute association et le ministère des Anciens combattants n’avait pas pour mission de communiquer leurs noms. Autant d’éléments qui ont amenés les auteurs à se mettre en quête de nouvelles archives.
Aujourd’hui, cette recherche est terminée : le nombre de rescapés juifs déportés de France avoisine désormais les 4 000. Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau publient dans ce livre leurs noms ainsi que de nouveaux témoignages.
Avocat et historien, Serge Klarsfeld est président de l’association des Fils et Filles des déportés juifs de France. Il est membre du Bureau de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Historien, Alexandre Doulut est membre de la commission Mémoire et Transmission de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Il est l’auteur avec Sandrine Labeau du livre Les 473 déportés juifs de Lot et Garonne (éditions Après l’oubli / FFDJF, 2010).